19 octobre 2010

Les nouvelles scientifiques en français

Quand j'étais jeune, je consommais beaucoup de vulgarisation scientifique en français. Si j'exclus les livres qui ont un « cycle de vie » différent, mes sources étaient les émissions de qualité à Radio-Canada et Télé-Québec, Québec Science à la bibliothèque, le journal (nous avions Le Soleil à la maison) et, plus tard, le Web. Aujourd'hui, comme je travaille en science et que je n'ai plus accès à la télévision québécoise (je n'ai pas de télé, de toute façon! Et tou.tv ne marche pas aux USA...) la vulgarisation que je rencontre m'arrive par hasard soit sur Cyberpresse, soit parce que mon père garde des articles du Soleil et du Journal de Québec qu'il me donne quand je vais chez mes parents. Il m'arrive souvent de ne pas comprendre ce dont il est question parce que la découverte est « trop vulgarisée », alors quand ça pique ma curiosité je dois rechercher le nom de l'auteur cité dans l'article sur Internet pour trouver un meilleur article en anglais (les articles en anglais ne sont pas tous meilleurs, mais il y a une bien plus grande variété de sources) ou remonter à la page du chercheur ou l'article original. Les nouvelles scientifiques sur Cyberpresse (la version électronique de La Presse et du Soleil) leur viennent à travers l'Agence France-Presse et sont de piètre qualité. Je lis de moins en moins le site Web de Radio-Canada ; leurs nouvelles scientifiques ont souvent la même provenance, mais sont éditées par Radio-Canada.

« notre » amas de galaxies
La semaine dernière, un article écrit par mon groupe de recherche est paru dans le Astrophysical Journal, et en même temps (soit le 13 octobre), un communiqué de presse (disponible ici) a été publié par Harvard-CfA. (Ne cherchez pas mon nom, il n'y apparaît pas comme je suis deuxième dans la liste des auteurs!) Nous avons été surpris de voir à quelle vitesse la découverte, intéressante mais pas révolutionnaire, a été reprise par la presse. Dès le lendemain matin, le 14, la nouvelle était publiée à plusieurs endroit, et en fin d'après-midi, une recherche pour « Brodwin » (l'auteur principal) sur Google News donnait le nombre d'articles suivant:
31 en anglais
25 en russe
8 en espagnol
1 en estonien.

La nouvelle est assez populaire pour s'être retrouvée à la une de digg il y a deux jours.

Ce matin (le 19 octobre), par curiosité, j'ai fait la même recherche, pour trouver:
59 en anglais
39 en russe
27 en espagnol
12 en chinois
2 en hongrois
2 en vietnamien
2 en allemand
1 en japonais
1 en polonais
1 en finnois
1 en indonésien
1 en slovaque
1 en néerlandais
1 en tchèque
1 en roumain

C'est anecdotique, mais je ne suis pas surpris de voir que le français ne s'y trouve pas. Si la tendance se maintient, 3-10 jours l'Agence France-Presse va traduire le communiqué de presse, peut-être l'éditer un peu pour le rendre moins précis, et ce sera là la diffusion en langue française.

Je n'ai pas de problème à ce que des fils de presse existent pour les nouvelles internationales, mais je constate qu'ils semblent être moins bons en français que dans une multitude d'autres langues pour les sciences. Quels en sont les impacts est une question difficile à répondre, mais je doute que ce soit positif.

Il y a aussi que sur le Web, le français est sous-représenté. Mais ça c'est une autre question à laquelle je vais revenir. Quant à la nouvelle en question, je veux bien l'expliquer en français. Mais je vais attendre de 3 à 10 jours pour voir si ma prédiction se réalise.

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