12 novembre 2010

Le Jour du Souvenir

À chaque année, le Canadian Club à Harvard organise une courte cérémonie pour le Jour du Souvenir. Ces dernières années, j'ai toujours eu un empêchement, donc j'y suis allé pour la première fois hier. J'ai été agréablement surpris du nombre de personnes, peut-être une trentaine? Ça peut sembler peu mais sur le campus un jour férié, c'est respectable. Nous avons chanté Ô Canada, avons lu In Flanders Fields, lu Ode of Remembrance, et chanté God Save the Queen, comme suit:
God save our gracious Queen
Long live our noble Queen
God save the Queen!
Qu'elle soit victorieuse
Heureuse et glorieuse
Que Dieu protège notre Reine
Vive la Reine!
Je dis « nous », mais je n'ai pas chanté cette chanson, pas pour une raison politique, mais parce que même si j'avais une connaissance « théorique » de God Save the Queen, je n'avais vraiment aucune idée de l'air, et j'ai été surpris de voir que les Canadians en chantaient même la moitié en français!

Photo de +shaun noonan+
Le 11 novembre est un jour férié aux États-Unis, le Veterans Day,  mais il n'y a pas de cérémonie particulière ou de souvenir vraiment, du moins chez la plupart des civils. Une amie canadienne suggère que l'importance de l'armée et l'esprit de constant « état de guerre » aux États-Unis empêche la tenue d'une journée spéciale pour se souvenir. Katie pense que la honte des guerres hégémoniques et la polarisation du discours empêche les éléments progressistes ou anti-militaristes d'avoir aussi de pareilles cérémonies.

Les Américains ne portent pas le coquelicot. Début novembre, sur le campus, on peut plus facilement reconnaître les Canadiens, comme plusieurs portent un coquelicot.

In Flanders Fields est un beau poème (par John McCrae) :
In Flanders fields the poppies blow
Between the crosses, row on row
That mark our place; and in the sky
The larks, still bravely singing, fly
Scarce heard amid the guns below.
We are the dead. Short days ago,
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
Loved and were loved and now we lie
In Flanders fields
Take up our quarrel with the foe:
To you, from failing hands, we throw
The torch; be yours to hold it high.
If ye break faith with us who die
We shall not sleep, though poppies grow
In Flanders fields
J'aimerais le traduire en français... je vais peut-être commencer bientôt, mais attendre d'être un écrivain célèbre avant de la publier, parce que je fais face à une compétition sérieuse, et j'ai nommé la version officielle, dont je ne suis pas totalement satisfait et dont plusieurs d'entre nous connaissons au moins les premiers vers...
Au champ d'honneur, les coquelicots
Sont parsemés de lot en lot
Auprès des croix; et dans l'espace
Les alouettes devenues lasses
Mêlent leurs chants au sifflement
Des obusiers.
Nous sommes morts,
Nous qui songions la veille encor'
À nos parents, à nos amis,
C'est nous qui reposons ici,
Au champ d'honneur.
À vous jeunes désabusés,
À vous de porter l'oriflamme
Et de garder au fond de l'âme
Le goût de vivre en liberté.
Acceptez le défi, sinon
Les coquelicots se faneront
Au champ d'honneur.
C'était une belle cérémonie, et je suis retourné au travail (pas de repos pour les élus et les damnés!) un peu plus en paix avec l'idée du Canada.

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